Les Vitraux de l’Église Notre Dame

Aujourd’hui, pour répondre au désir  de nombreux habitants, ce sont les vitraux qui retiennent notre attention.

Avant la révolution il y avait probablement quelques vitraux à certaines ouvertures car il est avéré que « les Martin, Seigneurs de Crottay, bienfaiteurs de l’Eglise, avaient donné un Vitrail en couleurs ou les portraits de leurs ancêtres étaient peints avec leurs armes  au bas : d’argent à trois martins-pêcheurs, placés 2 et 1 et une étoile au milieu ».

Mais en 1794, les vitraux sont brisés ainsi que les statues et un an plus tard, lorsque l’Eglise fut rouverte au culte, il fallut qu’elle soit « raccommodée en son état du neuf ». Ainsi, toutes les ouvertures furent équipées de fenêtres avec du verre ordinaire et ce pendant plus d’un siècle jusqu’après « la grande guerre » de 1914-1919 .

L’abbé Tiger, curé-doyen de 1917 à 1923, fit alors ériger dans le choeur le monument à la mémoire des nombreux Belmontais morts pour la France et pour adoucir la lumière pénétrant parfois violemment par la grande verrière du chœur, il l’équipa d’un vitrail qu’il voulut consacré à la Vierge, protectrice de notre paroisse. La couleur dominante est donc le bleu et il est réalisé un peu à la manière du Moyen-âge présentant une page de catéchisme par l’image.

C’est la vie de Marie racontée par l’évocation des 15 mystères du Rosaire, chaque partie se lisant chronologiquement du bas en haut :

  • A gauche les mystères « joyeux », Annonciation Visitation, Nativité, Présentation au temple, Jésus retrouvé au Temple.
  • A droite les mystères « douloureux » Agonie de N.S, Flagellation, Couronnement d’épines, Portement de croix, Crucifixion
  • Au centre les mystères « glorieux », Résurrection, Ascension, Pentecôte, Assomption, Couronnement.

Les vitraux de la nef ont été installés dans les fenêtres du mur sud, fenêtres qui avaient été remaniées dans la note ogivale d’origine. Ces vitraux remarquables légèrement plus récents que la grande verrière du chœur, sont d’une tout autre facture. Réalisés en 1925 par un maître verrier de Gand M. LADON, auteur entre autres des splendides verrières de St-Jacques à Anvers, ils sont d’un style néo-renaissance flamande particulièrement raffiné. Ces verrières représentent du bas de la nef vers le chœur, l’apparition du Christ ressuscité à Marie-Madeleine, la mise au tombeau, le calvaire et le repas chez Simon le Pharisien. Dans toutes ces scènes les différents personnages sont aisément reconnaissables car toujours vêtus pareillement et Ste-Marie-Madeleine a été coiffée d’une façon particulièrement précieuse. Ce sont des œuvres qui méritent attention et admiration.

Dans le narthex, sous le clocher, partie la plus vielle de notre église, là où se trouvait jusqu’en 1686 le chœur avec le maître-autel, a été érigée le 11 décembre 1927, par le Révérend Père Janvier célèbre prédicateur de Notre Dame de Paris, une chapelle, la 1er du diocèse dédiée à Ste-Thérèse et destinée à recevoir une relique de la Sainte. Dans ce but un reliquaire en vermeil, ivoire et corail avec émaux et pierres précieuses fut confectionné par le Maître A. WITTE dont les œuvres sont exposées aux trésors d’Aix la Chapelle et Cologne. Offert par une famille en reconnaissance de la guérison miraculeuse de leur petite fille, il fut malheureusement volé lors d’une exposition laissée sans surveillance.

 Pour éclairer cette chapelle quatre petites fenêtres romanes sont crées ou restaurées.

C’est L. BARILLET qui en 1930 exécuta les quatre vitraux, conçus dans un esprit Art déco, pour honorer Ste-Thérèse.

Le premier de ton vert célébrant la patronne des enfants la montre en prière, en famille.
Le second, de nuance bleu, représente sa prise d’habit au carmel, c’est la patronne des vierges.
Le troisième, à dominante rouge, célèbre la patronne des soldats qu’elle réconforte sur les champs de bataille.
Le quatrième, utilisant les jaunes évoque la patronne des missions que Pie XI venait de proclamer.

Tous les quatres sont de l’école moderne mais le Maître qui les a composés a su s’arracher à l’emprise de l’art  nouveau et conserver la richesse du coloris tout en gardant la beauté et la souplesse des formes. D’ailleurs Maurice BRILLANT l’un des critiques d’art les plus compétents de cette époque, venu les voir sur place, leur accordait une préférence marquée parmi les œuvres du Maître. Enfin les vitraux les plus récents sont ceux du bas-côté. C’est grâce à un don important d’un paroissien de Beaumont que les fenêtres du mur nord purent être dotées en 1988 de ces vitraux dûs au Manceau Didier ALLIOU et à l’Atelier Avice. Le sujet des trois premiers fut imposé par le donateur.

Le plus proche de l’autel du Rosaire évoque les apparitions de Notre-Dame à Ste-Bernadette à Lourdes. Le second est dédié à Notre-Dame de l’Epine vénérée à Evron, et dont l’histoire fut retracée sur les vitraux et bas reliefs sculptés sur les murailles de l’Eglise abbatiale de cette ville. Ces faits, se passant au VIIème siècle alors que St-Hadouin était évêque du Mans, sont rapportés par DOM PIOLIN dans son histoire de l’Eglise du Mans. Dans le médaillon sont représentées les armes de Beaumont.

Le troisième représente la bienheureuse Marguerite DE LORRAINE, Duchesse d’Alençon, Vicomtesse de Beaumont, recevant de pauvres gens pour leur venir en aide. C’était après la Guerre de cent ans dont il avait résulté famine et misère et Margueritte et son époux René d’Alençon se dépensèrent sans compter pour rendre plus heureux les habitants de notre région. Mère modèle de 3 enfants veuve a 29 ans elle fonda le monastère des clarisses d’Alençon et celui d’Argentan ou elle se retira lorsque ses enfants furent mariés. On l’invoque pour l’heureuse naissance des enfants. Sa statue se trouve près de ce vitrail et a ses pieds a été représenté le château de Beaumont vers 1500. Ce médaillon en haut du vitrail représente les armes des Ducs d’Alençon.

Pour le quatrième, dans le pan coupé, c’est Gaston TROCHERIE maire de l’époque qui en proposa le sujet :  » La confrérie du Saint-Sacrément » dont nous venions de fêter le tricentenaire par de somptueuse festivités.

Deux anges adorent et encensent l’hostie représentée dans le médaillon. Au dessous sont évoqués les processions qui se déroulèrent pendant plus de 300 ans avec les bannières notamment des différentes corporations avec en fond notre église.

Tous ces vitraux ou la tonalité bleu est souvent dominante sont modernes par leurs coloris tout en étant d’une facture assez classique.

Enfin lorsque l’orgue fut descendu de la tribune, une verrière dûe au Maître VERRIER DUCREUX de la Flèche, vint occuper en janvier 1991 l’œil de boeuf du fond de l’église situé extérieurement sous le cadran de l’horloge.

Un grand nombre de nos vitraux portent le nom des familles donatrices, mais des personnes généreuses ont parfois préféré rester dans l’anonymat ainsi que beaucoup de paroissiens aux faibles moyens mais au grand cœur et qui ont contribué à la réalisation de ces œuvres d’art. Qu’ils en soient tous remerciés.

Jean-Marie FOUSSARD
Maire Honoraire